Appelée «Conger», cette plateforme de glace s’est effondrée mi-mars, alors que les températures du pôle Sud atteignaient des records de chaleur. Cette fonte est l’un des évènement les plus significatifs en Antarctique depuis 20 ans. Mille deux cents kilomètres carrés, soit douze fois la taille de la ville de Paris, réduits en miettes en quelques jours. Des scientifiques révèlent ce vendredi, en s’appuyant sur des données satellites, qu’une énorme étendue de banquise s’est effondrée dans l’est de l’Antarctique, aux alentours de la mi-mars, comme le rapporte le Guardian. Appelée «Conger», cette plateforme de glace se réduisait petit à petit depuis le milieu des années 2000, mais ces derniers mois, la fonte s’est, semble-t-il, accélérée.Les températures records, mesurées la semaine passée en Antarctique, ne semblent pas être une coïncidence. Le 18 mars, la station Concordia, située à plus de 3 000 mètres d’altitude, affichait -11,8 °C. Soit plus de 40 degrés au-dessus des normales de saison. Du «jamais vu dans l’Antarctique» selon plusieurs scientifiques.
Mars a d’ailleurs été, selon la professeure en glaciologie au Scripps Polar Center Helen Amanda Fricker, un mois particulièrement propice aux effondrements de banquise : au moins trois vêlages importants - détachement d’un morceau de glace d’un glacier - ont été répertoriés dans l’est de l’Antarctique.
«Le signe de ce qui pourrait arriver à l’avenir»
D’après Catherine Colello Walker, scientifique à la Nasa et à l’Institut océanographique de Woods Hole interrogée par le Guardian, l’effondrement de Conger reste «l’un des plus significatifs en Antarctique depuis le début des années 2000». Elle assure néanmoins que cela ne risque pas d’avoir d’importants effets, «mais que c’est le signe de ce qui pourrait à l’avenir arriver».
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