Après avoir augmenté de 36% en cinquante ans, la consommation de poulet devrait encore grimper de 17% au cours de la prochaine décennie.
23 milliards de poulets vivent actuellement sur notre planète, leur masse combinée dépassant celle de l'ensemble de tous les autres oiseaux de la Terre. Sur le plan alimentaire, la volaille représente désormais plus de 36% de la viande consommée, contre 15% il y a un demi-siècle. Dans le même temps, la consommation de bœuf a diminué de moitié...
Les chiffres sont accablants: de nos jours, les poulets sont élevés et nourris afin de devenir cinq fois plus gros qu'au milieu du siècle dernier, explique le site américain. Bien souvent, les organes des animaux élevés en batterie ne tiennent pas le choc, si bien que leur espérance de vie est généralement très basse. Chez les Finlandais de SuperGround, on a cherché comment tirer le maximum de chaque poulet, apparemment dans un but plus écologique que productiviste. Pour les fondateurs de cette start-up, élever moins de poulets permettrait de les élever mieux, donc de favoriser le fameux «bien-être animal» (expression toujours discutable sachant que les animaux finissent quand même par être tués pour être mangés).
Mais l'objectif serait également environnemental, puisque réduire le nombre de bêtes à élever permettrait de diminuer l'empreinte carbone des élevages. Qu'on se rassure, il est aussi question d'argent: le prix du poulet étant en train de flamber, il s'agit également de faire des économies. L'idée est la suivante: broyer les os des volatiles aboutirait à l'obtention d'une poudre ultra fine qui pourrait ensuite être intégrée à la chair utilisée pour fabriquer des boulettes ou des nuggets. Cela permettrait d'augmenter le volume de chair de poulet utilisable, de façon naturelle (en tout cas sans ajout de substances douteuses) et sans que cela change quoi que ce soit au goût ou à la qualité des produits finis.
Soleil vert
Le principe, expliqué par le cofondateur de SuperGround Tuomas Koskinen, est le suivant: un mélange de protéines végétales, d'os de poulet et de résidus de viande est soumis à un choc thermique, avant d'être compressé pour créer une pâte pouvant être mixée avec la chair de poulet. «L'os devient impossible à distinguer des autres composants, même au microscope», conclut Koskinen. La viande de poulet ainsi transformée pourra contenir entre 5 et 30% de la mixture préalablement préparée: au-delà de ce pourcentage, le broyage devient apparemment trop difficile à effectuer correctement. Appétissant, n'est-ce pas? Les dirigeants de SuperGround ne voient pas le problème, affirmant que puisque certain·es d'entre nous consomment déjà des os à moelle, c'est que la présence d'os dans notre nourriture n'est pas particulièrement un souci. Par ailleurs, les tests effectués auprès d'une clientèle lambda montrent que celle-ci est pleinement satisfaite des produits proposés. La demande de viande de poulet devrait en tout cas continuer de croître au cours des années à venir: du côté de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, on estime que la consommation de volaille devrait encore augmenter de 17% sur les dix prochaines années. Chez SuperGround, qui ne travaille pour l'instant que sur des quantités raisonnables, il est question de passer bientôt à la vitesse supérieure afin de pouvoir peser dans le marché de la volaille dès 2023.
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